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Il n'y a pas de petits lecteurs !

Il n'y a pas de petits lecteurs !
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Il n'y a pas de petits lecteurs !
26 avril 2010

(...) « Tu as dix ans, tu te rends compte ? C'est

(...)

 

MissC4

« Tu as dix ans, tu te rends compte ? C'est un anniversaire pour moi aussi, tu sais. Ça fait dix ans que tu as changé ma vie, que tu m'as appris chaque jour ce que ça voulait dire, être maman. »

extrait : Adieu, mes 9 ans ! 
roman de Valérie Zenatti, coll. Neuf de l'école des loisirs.

 

Pour un de ses sourires je f 'rais
Le tour de la terre sur les mains ...

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26 avril 2010

Bon sang, on est comme Buffy et Spike. Un été à

Bon sang, on est comme Buffy et Spike.

De_si_jolies_chosesUn été à Londres. Quatre jeunes de dix-sept ans s'inscrivent à un stage de théâtre où ils devront mettre en scène La mégère apprivoisée de Shakespeare. Il y a Charlie, Lucy, Daisy et Walker. Ce dernier a une réputation de don juan, il saute sur tout ce qui bouge, et a actuellement dans sa ligne de mire la pulpeuse Daisy. Mauvaise pioche. La miss a un caractère revêche, très sarcastique, elle se revendique lesbienne jusqu'au bout des ongles et abhorre un type comme Walker qui réunit tous les défauts du genre masculin. Charlie, lui, a le béguin pour Walker et lui confie en pure perte ses sentiments, alors que Lucy, sa meilleure amie, brûle d'amour pour lui, sans aucune chance de retour. 

Chassés-croisés amoureux, recherche de soi à travers son identité sexuelle (attention à la cible des lecteurs jeunes, la couverture est jolie, toute fraîche mais l'histoire parle d'alcool, de baiser et de sexe), bref ce petit roman de Sarra Manning m'a étonnamment séduite. On y parle d'amour qui vous tombe dessus sous crier gare. De confusion des sentiments, des sens en éveil, des contradictions entre le coeur et la tête. Lucy, Charlie, Daisy et Walker, tour à tour, s'amourachent de la mauvaise personne, c'est vécu comme un drame (normal, c'est l'âge), un vrai casse-tête où chacun tente de sauver sa peau, de préserver l'autre, de vouloir ci et choisir ça. L'histoire en elle-même part un peu dans tous les sens et se conclut de manière convenue (à une exception). Et pourtant, je me suis attachée aux quatre personnages, à leur valse des hésitations, à leurs prises de conscience. Ce n'est pas profond de chez profond, tout reste à la surface aussi, mais j'ai trouvé chez chacun des failles, des forces qui touchent ou qui agacent, donc c'est obligé de tous les aimer à un moment ou à un autre. Qu'on soit d'accord avec eux, qu'on les pousse à agir d'une façon au lieu d'une autre, qu'on tolère l'impensable ou le comique. C'est le cadeau bonux qu'on aimerait trouver plus souvent, la sensation d'avoir 300 pages d'une lecture qui s'oubliera vite, mais qui conservera pour elle d'avoir réussi à nous tenir compagnie sans nous ennuyer. Bien au contraire.

Sarra Manning est un peu la Meg Cabot anglaise, j'avais très envie de la découvrir, notamment depuis ce billet où elle nous parle des *toxic boys* (et là, forcément elle devient notre copine, parce qu'on se comprend parfaitement ! It's a crying shame.)

De si jolies choses... ~ Sarra Manning
Pocket jeunesse (2010) - 300 pages - 12,50€
traduit de l'anglais par Marie Leymarie
illustration de couverture : Solène Debiès

26 avril 2010

Comme il sied à toute jeune femme bien éduquée...

Comme il sied à toute jeune femme bien éduquée...

Enola_Holmes_Tome_5Quel est le point commun entre la guerre de Crimée, Florence Nightingale et Mrs Tupper ? Enola Holmes, bien entendu. Il s'agit déjà de l'avant-dernier tome de la série, ça sent la fin, moi je vous le dis... D'abord c'est un roman plus court que les précédents, seulement 190 pages, avec une intrigue policière intéressante mais un poil moins excitante que dans les dernières aventures. Ceci dit, je demeure incontestablement sous le charme, cette série possède un grand nombre de qualités, elle est bien écrite, de fort bon goût, et même les couvertures françaises, illustrées par Raphaël Gauthey, soulignent le charme et l'élégance de la série d'Enola Holmes !

Nous en sommes donc au cinquième volume, les présentations n'ont plus cure, Enola vit seule à Londres depuis la disparition de sa mère et ne veut pas tomber entre les mains de ses frères, qui souhaitent l'enfermer dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille. Nous n'avons toujours aucune nouvelle de lady Eudoria, d'où une certaine surprise de ma part car j'imaginais que l'auteur allait procéder à un virage en douceur pour nous ramener vers l'élément déclencheur de la série (disparition de la maman = émancipation de la jeune fille de quinze ans = début de carrière d'apprentie détective). Hélas non. Aucune trace. Toujours rien. Le calme plat. Oh, peut-être un babillage de ladies surpris par le plus grand des hasards, c'en est même trop beau pour être vrai. Mais niet. Même la correspondance par petites annonces en langage codé s'est évaporée depuis belle lurette ! C'est peut-être là mon microscopique sentiment de manque.

Dans L'énigme du message perdu, Enola cherche à aider sa logeuse, la vieille Mrs Tupper. Celle-ci a reçu d'étranges menaces via un billet anonyme. Quelques jours après, Mrs Tupper est kidnappée, sa maison mise à sac. Enola Holmes prend cette affaire criminelle très à coeur, pourquoi s'en prendre à une veuve sans le sou, dont la seule richesse semble être une robe de crinoline en soie bleu de Prusse. D'ailleurs, n'est-ce pas un vêtement trop chic pour une femme comme Mrs Tupper ? Il faut alors fouiller le passé de la dame, chercher à rencontrer la célèbre Florence Nightingale et recroiser Sherlock avant de prendre la fuite. Et tout ça en moins de 200 pages ! (Oui, c'est trop peu. Trop court.) Faible lueur d'espoir dans les dernières pages. Notre grand détective comprendrait-il que le bonheur de sa petite soeur n'est pas à ranger dans une case pour convenir à la tradition de l'époque (Londres, 1889) ? Attendons le dénouement dans The Case of the Gypsy Goodbye (sortie US : mai 2010 - sortie française, dans un an ?).
Argh.

Les enquêtes d'Enola Holmes : L'Enigme du message perdu ~ Nancy Springer
Nathan, 2010 - 190 pages - 14,20€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
illustration couverture : Raphaël Gauthey

26 avril 2010

grAAl nOIr C'est en cherchant un autre livre sur

grAAl nOIr

Graal_NoirC'est en cherchant un autre livre sur le roi Arthur que mon regard s'est posé sur Graal Noir de Christian de Montella. Un livre vraiment tout noir, par son apparence (allez juger en librairie), de quoi vous faire fondre d'envie et de curiosité. Le contenu, lui aussi, vaut le détour. C'est l'histoire de Merlin. Oui, Merlin l'enchanteur. Mais il s'agit en fait de la jeunesse de Merlin, il aurait ici, approximativement, dix-huit ans. Il est accompagné de maître Blaise lorsqu'il arrive à Caer Lûdd, le château du roi Uther. C'est jour de fête. Maelgwyn le Gallois rouge, également le meilleur ami du roi, rentre de sa mission avec le fils du Diable enchaîné, prêt à servir de sacrifice. Car le roi a des soucis avec sa tour du Val Vert qui ne cesse de s'écrouler. Dans le grimoire, qui a déjà permis à Uther d'accéder au trône en assassinant son père, il est écrit que l'épandage du sang du fils du Diable permettrait de conjurer la malédiction. Bouche en coeur et sûr de lui, Merlin se présente et fait son show. Il connaît le passé, peut prédire l'avenir et avertit le roi Uther que l'être le plus proche de son coeur le poignardera dans le dos. La vieille reine Gwenhwyar incite son fils à ne pas croire les balivernes de Merlin, qui serait, selon elle, un instrument des druides.

Un vrai nid à complots, trahisons et autres manipulations que tout cela ! J'ai halluciné, et savouré. A ceci, s'ajoute la touche sensuelle, belle et dangereuse de Pamina, délicieuse créature diabolique qui s'est jouée de Merlin et ne compte pas en rester là. C'est vraiment captivant. Et ensorcelant. Merlin ne ressemble pas à l'image qu'on connaît de lui : c'est un jeune homme arrogant, séducteur et insolent, il plaît et il déchaîne les passions. Il possède déjà beaucoup de pouvoirs, mais n'a pas encore rencontré Myrghèle, pour atteindre le paroxysme de ses capacités. Il ne s'agit que du premier tome d'une trilogie qui promet de bien belles heures de lecture. L'histoire se termine sur la rencontre avec Morgane, la belle et redoutable magicienne... brrr j'en ai des frissons. Vivement la suite.

Graal Noir (Le fils du Diable) - Christian de Montella
Flammarion (2010) - 324 pages - 13€

dès 14-15 ans.

26 avril 2010

Qui choisirait un hamburger quand il peut avoir

Qui choisirait un hamburger quand il peut avoir du filet mignon ?

Avalon_HighEncore une petite sucrerie dégotée dans le fin fond de mon escarcelle.
Ce livre à la couverture rose de chez rose nous raconte une bluette romantique, pas bien désagréable et surtout drôle et divertissante (cela reste du Meg Cabot avant tout). Et plus dingue encore, l'histoire nous fait croire que nos jeunes lycéens sont des réincarnations du roi Arthur et de ses suivants.
Cela commence par l'arrivée d'Elaine dans la ville d'Annapolis où ses deux parents, professeurs, ont posé leurs valises pour leur année sabbatique. Ce sont deux excentriques, deux médiévistes passionnés,  qui entretiennent avec leur fille une relation enrichissante.
Un matin, alors qu'elle fait son jogging, elle croise un garçon au sourire charmant. Comme si elle recevait une flèche en plein coeur. Le jour de la rentrée, elle le retrouve au lycée d'Avalon High, en compagnie de son meilleur ami Lance. Il s'agit de Will, capitaine de l'équipe de foot, le type le plus populaire de l'école. Il est drôle, intelligent, a un succès fou et une petite copine, Jennifer, jolie, blonde et leader des pompom girls.
Bizarrement, Elaine et Will vont tisser un début d'amitié plutôt paradoxal - il passe beaucoup de temps en sa compagnie, prétend la connaître ou l'avoir déjà vu. De son côté, même si son coeur bat la chamade, Elaine se retient de lui sauter au cou et prend même à coeur de le préserver lorsqu'elle découvre que Jennifer et Lance sont tombés dans les bras l'un de l'autre.
Et l'on suit ainsi cette histoire ahurissante en se prêtant au jeu, en acceptant de voir sous les traits de Will Wagner le roi Arthur Pendagron, entouré de son fidèle Lancelot qui le trompe en s'amourachant de la belle Guenièvre, tandis que dans l'ombre Mordred, déchaîné par la jalousie, cherche à semer la zizanie.
Elaine, parce qu'elle est la progéniture d'amoureux du Moyen-Âge, doit bien évidemment son prénom d'un personnage de la littérature, soit celui de la Dame de Shallot, alias Lady Elaine qui s'est tuée parce que Lancelot lui préférait la reine Guenièvre.
Que d'intrigues amoureuses nous réserve donc ce roman (et de situations téléphonées aussi). Nulle prétention à son bord, juste du clin d'oeil et une approche astucieuse pour se familiariser avec les légendes arthuriennes (un lexique des personnages est d'ailleurs glissé à la fin du livre). Lire ce livre ne demande pas beaucoup de temps, et puis c'est un livre de Meg Cabot, donc un billet direct pour une comédie romantique et distrayante.
Conviendra parfaitement aux adolescentes.

Avalon High (Un amour légendaire) - Meg Cabot
Hachette (2008) - 307 pages - 12€
traduit de l'anglais (USA) par Josette Chicheportiche

Par contre, l'édition française est une pitié : coquilles, fautes de frappe, pagination bizarroïde et j'en passe. Ce n'est pas très soigné !

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26 avril 2010

(...) parfois, les rêves se réalisent vraiment.

(...) parfois, les rêves se réalisent vraiment.

Paul_Charlie_et_Rose_de_Isabelle_MerlinTout commence par un blog : Trois Voeux. Rose, une adolescente de seize ans, affiche les siens : gagner une fortune au loto, avoir une paire de chaussures argentées et souhaiter que quelque chose de fantastique se produise. Peu de temps après, elle reçoit une invitation pour venir en France rencontrer son grand-père, le comte Valentin du Merle de la Tour d'Argent. La nouvelle fait l'effet d'une bombe ! Rose, dont les parents sont décédés dans un accident de voiture, se découvre une généalogie bien pompeuse et, sous l'insistance de sa tante, accepte de s'exiler (elle vit en Australie). A elle la vie de château ! Sur place, elle ne cesse d'être éblouie et séduite. Et comme l'indique la couverture, il y a bien deux garçons pour faire battre son coeur - l'un est Charlie, le fils de la secrétaire particulière de son grand-père (une femme très froide, surnommée la reine des neiges), l'autre est Paul, dont l'histoire de famille est fortement entremêlée avec celle des châtelains. Dans ce petit coin de paradis, les rancunes demeurent. La présence de Rose n'est pas au goût de tout le monde, puisque depuis son arrivée la jeune fille se sent la cible de menaces et de tentatives de meurtre.

C'est bien gentil, tout mignon, proche du Journal d'une princesse de Meg Cabot mais en beaucoup moins enlevé et pétillant. J'ai trouvé le texte un peu lourd, voulant se prendre presque trop au sérieux (il lui manque de l'humour pour le rendre attachant et léger). Un peu comme de la chick-lit, mais non. Certes, l'histoire respire le parfum du conte de fées, avec all's well that ends well. En plus, on trouve un zest d'intrigue à suspense avec des secrets de famille, un troll sur le net et un type qui harcèle notre héroïne aux abois. Le niveau est sympa, mais pas transcendant. La couverture, comme toujours dans la collection Bliss, est signée Pénélope Bagieu.

Ah bon ? La vie contient des éclats de magie, même s'ils sont différents de ceux des contes de fées.

Vrai ! Le monde d'Internet est vraiment bizarre. J'ai parfois l'impression qu'il s'agit d'un pays de contes de fées. On y trouve des trolls, des pirates, des zombies, des gens qui empruntent de fausses identités et d'autres qui transforment leur apparence. Il existe aussi tout un tas de méchants prêts à piéger les gens trop confiants, et de bonnes fées qui peuvent vous changer la vie. On peut s'y faire des amis invisibles, sans jamais les rencontrer. Et il semble y règner toute une gamme de magie étrange - bienfaisante ou maléfique.

Paul, Charlie et Rose ! ~ Isabelle Merlin
albin michel, coll. bliss (2010) - 390 pages - 15€
traduit de l'anglais (Australie) par Marie Cambolieu

à partir de 12 ans

26 avril 2010

Vis comme si tu étais dans une histoire. Vis une

Vis comme si tu étais dans une histoire. Vis une aventure.

Impregnation_de_David_AlmondNous sommes dans le Northumberland, dans la campagne proche de Newcastle. C'est l'été, il fait chaud, très chaud. Liam et son ami Max explorent le jardin où ils déterrent un couteau avant de suivre un choucas qui les conduit vers un bébé abandonné. 

Ce n'est qu'un début, le début d'une histoire incroyable, car Liam va ensuite rencontrer Oliver et Crystal, deux oisillons égarés, placés en famille d'accueil. Ils ne veulent plus de cette valse des foyers, ils ont besoin de s'évader et comptent sur Liam pour les aider.

Dans le même temps, Max s'éloigne de plus en plus, le garçon a d'autres priorités (les études, les filles) et partage moins les centres d'intérêt de Liam. Un autre camarade, Gordon Nattrass, traîne souvent dans les parages mais agace prodigieusement Liam. Nattrass est dingue, imprévisible et dangereux. Sa dernière lubie, prouver que l'art est bidon, que le public est fasciné par l'horreur et le morbide. Les propres parents de Liam sont aussi des artistes - son père est écrivain, sa mère expose des peintures ou des photographies dans des galeries.

Le lecteur se sent légèrement paumé au coeur de toutes ces vies, ces rencontres et autres va-et-vient, mais aussi singulier que puisse paraître le récit, il n'en demeure pas moins scotchant ! C'est la faute de David Almond, cet homme est remarquable, c'est un écrivain qui ne cesse de me surprendre et dont le style, impeccable, irréprochable, élégant, faussement simple, nous happe aussitôt. J'ai beaucoup aimé son roman, de là à dire que j'ai été "imprégnée", il n'y a qu'un pas...

Car on trouve dans le livre une folle théorie à ce sujet (imprégnation, d'où le titre), fantasque mais fascinante, tout comme un passage sur les forces du mystère et de la magie, alors que le livre ne baigne pas du tout dans le fantastique. Au contraire, il est plutôt question d'enfance à quitter, d'adolescence en crise, de violence latente, de guerre, d'adoption, de repères en déroute. C'est signe que cette lecture brasse beaucoup de sensations, aborde des idées, des envies et le lecteur sera heureux - ou non - de les partager. Pour moi, cela a été une lecture envoûtante. De plus, le texte est écrit au présent, du début à la fin,  cela donne un relief particulier à l'histoire en la rendant plus forte à l'esprit du lecteur. On aime ou on reste sur le côté.

Imprégnation ~ David Almond
Gallimard, coll. Scripto (2010) - 268 pages - 11€
traduit de l'anglais par Diane Ménard

Je ne veux pas redevenir un petit garçon, et en même temps, j'aimerais bien. Je veux être à la fois comme j'étais alors, comme je suis maintenant, comme je serai plus tard. Je veux être moi, et rien que moi. Je veux être aussi fou que la lune, aussi sauvage que le vent, aussi calme que la terre. Je veux être tout ce qu'il est possible d'être. Je grandis, et ne sais pas comment grandir. Je vis, mais je n'ai pas encore commencé à vivre. Parfois je disparais simplement de moi-même. Parfois, c'est comme si je n'étais plus du tout dans le monde, comme si je n'existais pas. Mes pensées dérivent, et les visions qui apparaissent me semblent extraordinairement nettes.

26 avril 2010

cadAVRe eXQUis Yep ! Aussitôt reçu, aussitôt lu.

cadAVRe eXQUis

Yep ! Aussitôt reçu, aussitôt lu. Et beaucoup aimé !

cadavre_exquis

Zoé n'a pas une vie très glamour. Jolie, elle est hôtesse d'accueil pour des salons où elle voit défiler des pervers, des dingos, des fêlés du bocal et autres espèces pas du tout en voie de disparition. L' horreur. Ses collègues sont généralement des nanas qui tentent de mettre du beurre dans les épinards en n'espérant pas s'éterniser dans cette profession peu gratifiante, alors que Zoé... Bah, Zoé a une vie vraiment minable. Son petit copain, tout poilu, traîne en caleçon et marcel sur le canapé et regarde la télé. La jeune femme sait bien qu'elle mérite mieux, le coup du pet au saut du lit, pouah... c'est un tue-l'amour fini et le signal pour une décision radicale. Il est temps que ça change. 

Alors Zoé va OSER. Un midi, pendant qu'elle mange son taboulé sur un banc public, elle aperçoit un type derrière sa fenêtre en train de l'observer. Un peu zarbi, celui-ci se planque derrière ses rideaux. Et là, Zoé OSE ! Oui, elle se rend chez lui, découvre que c'est un écrivain, va le revoir régulièrement et aussi ... Chut ! Je vous laisse savourer.

L'histoire ressemble à une divine comédie cinglante, délirante, amère, sentimentale et terriblement contemporaine. Le clin d'oeil à Woody Allen (aperçu dans la petite lucarne) n'est d'ailleurs pas anodin. Cadavre Exquis nous raconte la rencontre de deux univers opposés : Zoé, qui incarne la fraîcheur, l'innocence, et Thomas, l'écrivain égocentrique, qui a connu la gloire, la reconnaissance et qui en redemande. Et au milieu, la délicieuse Cruella Denfer, ou Agathe, l'éditrice de Thomas, une femme très, TRES présente dans sa vie.

Les pions sont sur l'échiquier, prêts à être avancés. Et croyez-moi, tous les coups sont permis ! L'intrigue tient admirablement la route, c'est ironique et léger, cocasse et distrayant. C'est un régal de se laisser guider dans cette aventure sans rien deviner de la suite. Pour ceux qui en doutaient encore, Pénélope Bagieu prouve que même un long récit ne lui fait pas peur et lui va comme un gant ! Souvent imitées, jamais égalées, ses illustrations possèdent cette touche charmante et mutine qui les rendent incontournables pour beaucoup de lectrices !

en librairie le 16 avril chez gallimard, dans Bayou, la collection animée par Joann Sfar.

Cadavre Exquis ~ Pénélope Bagieu
gallimard, coll. bayou (2010) - 128 pages - 17€

26 avril 2010

Le gris, c'est pour les secrets. Pour brûler la

Le gris, c'est pour les secrets.

Pour brûler la force qu'ils ont fait peser sur nous. Pour nous aider à nous rappeler ce qui est vraiment important.

Gris_secret_de_Laurie_Faria_StolarzTroisième tome de la série. J'étais impatiente de le lire, depuis l'apparition d'un nouveau personnage (Jacob) et parce que le rythme, malgré un mode répétitif, nous saucissonne entre ses filets. Encore une fois, je n'ai pas été déçue et cette fin ... j'en ai des vertiges.

Lucy et ses meilleures amies, Drea et Amber, sont en vacances dans une maison en bord de mer, en compagnie de Chad, PJ et Jacob. Bientôt la rentrée universitaire, la séparation, tous se détendent et profitent de l'instant présent. Une voisine de cabine, Clara, s'incruste dans leur bande et commence à semer la zizanie. Hélas, impossible de l'écarter depuis que Lucy fait des cauchemars et pense qu'elle est en danger. C'est néanmoins très compliqué de vouloir l'aider et la sauver, non seulement parce que la jeune fille n'a réussi qu'à se faire détester, mais aussi parce que Lucy elle-même est très stressée, a du mal à se concentrer et sent son couple battre de l'aile. Jacob est devenu distant et renfermé, lui aussi fait des rêves mais il refuse d'en parler avec Lucy, et les silences et les secrets sont des parasites pour un couple naissant, qui fonctionnait à l'osmose.

J'apprécie beaucoup cette série, notamment pour les rituels de magie et pour l'ambiance oppressante et nébuleuse qui y règne. L'histoire étant racontée à la première personne, il est très facile de se glisser dans la peau de Lucy, de ressentir ses émotions, partager ses cauchemars, tenter aussi de les décrypter. Et c'est là que ça devient excitant, car angoissant. Le mystère est total, beaucoup de sentiments contradictoires nous étreignent, quelques pointes de doute et autres sursauts de suspicion nous prennent à la gorge. La pression ne cesse de monter. Et comme d'habitude, le roman se termine à bout de souffle. Quant au final, il est franchement étonnant. De quoi en rester comme deux ronds de flan.

L'éditeur ne s'est pas montré cruel puisque le quatrième tome - Rouge souvenir - paraîtra en juin ! Ce sera le dernier. Yep.

Gris Secret (tome 3) ~ Laurie Faria Stolaz
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 300 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

la série, dans l'ordre : Bleu cauchemar - Blanc fantôme

26 avril 2010

hÔTel éTRANge Hôtel étrange est une nouvelle

hÔTel éTRANge

IMGP7361Hôtel étrange est une nouvelle série en format bd, et aussi le nom de la pension de famille tenue par la ravissante Marietta et ses amis (Kaki, monsieur Léclair et monsieur Snarf). L'hôtel tourne à plein régime dès le retour du printemps, le reste du temps c'est repos. La ronde des saisons leur aurait-elle joué un vilain tour lorsque toute la clique, tirée du lit en urgence, découvre l'arrivée des nouveaux clients ? L'heure n'est plus à l'hibernation. Branle-bas de combat. Il faut réapprovisionner les stocks, en nourriture et en bois, mais quelle poisse ! Dehors, le paysage est enneigé. Que fait Monsieur Printemps ? ! C'était son rôle de chasser l'hiver pour installer le printemps. Pourquoi n'a-t-il pas tenu son rôle ? Tout de suite, le pire est envisagé. Peut-être a-t-il été kidnappé ?

Commence une longue aventure pour Marietta, Kaki et monsieur Léclair. En chemin, ils recrutent ce cher Célestin qui semble connaître le pays comme sa poche et pourra les guider pour éviter tous les dangers (les grincheux, les maugures, le smog et même monsieur Hiver qui aurait la réputation de changer en glace ceux qui osent le déranger). La mission s'annonce périlleuse, haletante ... et cocasse. Tous nos héros sont sympathiques, à commencer par Kaki, le petit monstre velu, toujours le premier à faire des bêtises, à se la couler douce et à se gaver de gourmandises.

Katherine et Florian Ferrier ont réussi à créer un joli univers, qui plaira aux plus jeunes lecteurs (dès 8-9 ans) grâce à une palette gaie et colorée. L'histoire est très simple, empreinte d'humour et de douceur. On y trouve une galerie de personnages sortant du domaine de l'imaginaire, comme des fantômes, des monstres, mais rien d'effrayant (à part les Grincheux, je trouve). Un joli début pour une série qui, je l'espère, connaîtra le même succès qu'Anna et Froga.

Hôtel étrange : Le printemps en hiver ~ Katherine & Florian Ferrier
éditions Sarbacane (2010) - 12 euros
 

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